Plusieurs millions d’années nous séparent avec les premiers hommes sur terre. Cette différence d’époque est nuancée par un fait, nous sommes les victimes sinon les héritiers des choix de nos prédécesseurs. Quand on choisit d’habiter dans un tel endroit plutôt qu’un autre par exemple, on ne le sait pas mais on vient de déterminer la vie d’un homme ou d’une femme qui naîtra deux ou trois siècles après nous.
Que serait le continent américain aujourd’hui sans les expéditions de Christophe Colomb ? Que serait l’Afrique aujourd’hui si la traite négrière n’avait pas eu lieu ? Je ne saurais répondre à ces deux questions ou à des milliers d’autres de même nature. Pour ne pas perdre de temps dans ces questions futiles, on peut maintenant s’intéresser à notre époque, plus précisément aux choix que nous faisons et aux choix que nous ferons demain.
Le choix.
Le mot “choix” n’est-il pas un simulacre de liberté, en faisant un choix, nous privilégions une chose au détriment d’une autre, on ne peut donc pas faire ou avoir les deux choses en même temps. Parfois le choix est même la négation de la liberté, lorsque nous sommes contraints de choisir une chose parmi plusieurs, dans ce cas dès le moment où l’on fait notre choix, on abandonne notre liberté. Se pose alors la question : pouvons-nous tout avoir ? La réponse est non car dans une société avec plus ou moins des personnes, nul ne peut s’octroyer le privilège de tout avoir sans réduire ses semblables dans l’esclavage. Comme on ne peut pas tout avoir, il faut alors faire un choix, encore faut-il qu’on ait la liberté de choisir.

Le choix n’est-il pas l’absence de liberté?
Qu’est-ce que la liberté alors ?
Voilà une question qui mérite toute une vie pour pouvoir y répondre. Si j’essaye de m’y aventurer, je dirai que la liberté est la faculté d’être, de faire et de disposer. C’est une vision très extensive de la liberté qui ne manque pas de critiques. En effet si on utilise cette définition, il est difficile voire impossible de concilier la notion de liberté avec d’autres notions. Essayons de démontrer cette difficulté de conciliation en utilisant deux exemples, premièrement si on considère la notion d’égalité avec tout ce qu’elle implique, la faculté de disposer est réduite car personne ne peut donc disposer plus que les autres. Si on considère deuxièmement la notion de vie sociale, on peut unanimement admettre que la faculté d’être est limitée car nul ne peut prétendre être comme il veut dans une société plus ou moins organisée.
La définition ci-dessus de la liberté semble donc inadéquate, nous pouvons quand même l’adapter en disant que la liberté est la faculté d’être, de faire et de disposer dans la limite de ce qui est permis. Deux choses l’une : primo, on est libre parce que c’est permis, il faut se demander alors qui dispose dans la société du pouvoir de permettre. Secundo, comme la liberté est en principe limitée, on ne peut pas la disposer, mais seulement l’exercer.
Si nous sommes contraints d’exercer la liberté dans la limite de ce qui est permis. Ainsi on est libre de choisir dans la limite de ce qui est permis. La question qui revient alors, qui a le pouvoir de permettre dans la société ? Je ne m’efforce pas de répondre à cette question pour ne pas me détourner de mon objectif principal. N’empêche qu’on peut faire un constat, notre liberté de choix est a priori limitée.
En vérité, nous ne pouvons pas accuser notre société actuelle de limiter notre liberté de choix, cela fut le cas dans toutes les époques. On limite la liberté de choix, soit pour privilégier l’intérêt commun des membres de la société, soit pour éviter que le choix d’un individu ne nuise au reste de la communauté. Cependant, il n’est pas étonnant que celui qui dispose du pouvoir de permettre et donc de limiter la liberté de choix, peut le faire dans ses intérêts propres.
Est-ce que j’ai pu répondre à la question initiale ?
Je vous laisse tous, la liberté d’en décider par vous-même ou me compléter si vous le désirez. Toujours est-il que je crois vous avoir fourni des éléments pour une mure réflexion sur le sujet.
Écrit par Divin Garnaud Irakoze.
comme dirait l’autre “La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres”.
Merci pour ton article, très intéressant.
Cependant, en ce qui concerne la liberté que vous définissez comme “être libre “, alors qui est ce Libre ? En tenant compte de votre réflexion, on dirait que la liberté soit le droit à un choix ! Un choix équitable qui n’est influencé ni par la société, ni par les gros poissons ni par les stéréotypes culturels, stéréotypés raciales… , or cela n’a jamais existé depuis l’existence de l’homme, qui se croit être libre!
D’où ma conclusion:“ La seule liberté qui nous reste, c’est de Rêver”.
Bonjour, je suis totalement conscient cher Nzamurambaho, que les hommes ne sont pas libre depuis la nuit de temps mais cette manque de liberté n’est-elle pas la conséquence de notre vie dans la société, de notre désir pour le progrès ou de notre ambition personnelle. D’où ma conclusion, certes il n’y a pas de pleine liberté dans le monde mais nous ne pouvons pas blâmer notre société actuelle ni celle d’avant sans nous blâmer nous mêmes.