Je reviens vers toi mon amie, je ne viens pas te conter mes états d’âme, je viens interroger ton âme. Il m’arrive très souvent de me surprendre en train de me plaindre, je le fais si naturellement que je me demande comment tu vis en te passant de cette colère presque légitime contre la dureté de l’existence. Cette vie est si impure, qu’il m’est difficile de lui trouver que du charme.
Il m’est arrivé de penser que c’est peut-être la vie qui t’a épargné les brutalités et qui a ainsi préservé ton innocence, très souvent j’ai cité Dieu à comparaitre. Ma vie et moi avons examiné la tienne qui nous semblait si stable, pure et sans trouble. Le propre de l’homme est son incapacité à concevoir son malheur seul, il lui faut toujours des complices, en toi mon amie je n’ai trouvé que la bonté et la sagesse d’accepter les bouleversements que nous offre ce monde. Comment résistes-tu ?
En regardant de près ton histoire, j’ai été stupéfaite par le contenu de ce que ta vie garde à l’abri de la victimisation. Ainsi ma plainte a perdu de la valeur quand j’ai réalisé combien la mort a été voleur en t’arrachant les auteurs de tes jours, l’absence fut une normalité dès tes premiers pas dans l’existence qu’il t’est facile de te détourner des charmes factices des présents et des présences rassurantes brièvement, mais, vaines sur la durée.
À chacun de nos échanges, je suis surprise par ton amour pour la vie, tu ne lui en veux pas, tu te livres sans amertume et tu délivres sans ressentiment que provoquent les épreuves qui s’imposent comme un destin. Tu es charmante et souriante au point que les gens qui t’entourent font l’erreur d’envier ce qu’ils ne savent pas « TA VIE » une vie jalonnée d’épreuves et des souffrances. Comment fais-tu pour garder ton calme ?
Comment fais-tu pour tendre l’oreille à ceux qui refusent de regarder un quart de ce que tu traverses ? comment fais-tu pour rester amicale malgré les désamours et l’hypocrisie cordiale.
Il m’est arrivé de penser que tu n’es pas de ce monde. Que c’est égoïste de ma part. j’aime mieux penser que ce monde est peuplé des gens mauvais, ce qui justifierait mes vices. Parfois, je t’avoue que je n’ose pas réexaminer ma vie. D’où ma détermination à t’admirer, à vouloir te maintenir sur un piédestal et à te responsabiliser pour que tu restes tout en haut et moi tout en bas. Il y’a parfois du plaisir à voir quelqu’un se pencher pour nous aider à essuyer nos larmes. Comment fais-tu pour ne pas comprendre ma ruse et surtout comment fais-tu pour ne pas me reprocher de me complaire dans cette maladie de l’âme ?
D’où tu tires cette sagesse d’accepter l’éphémère ? comment fais-tu pour accepter cette vie qui ne cesse de nous déposséder ? Comment surmontes-tu l’insurmontable sans haine en gardant la juste mesure partout et toujours ?
Cette lettre a pour but de questionner ton âme, mais j’ai une envie de souligner ce que tu es et représente pour la mienne.
Tu es cohérente dans ce monde qui tangue, tu es un exemple de résilience, car tu as su triompher dans les épreuves les plus difficiles, tu es une amie parce que tu sais aimer à partir de rien et maintenir ce lien par la force de ton cœur, tu es unique parce que tu vis tes expériences sans chercher à te conformer, tu es toi, parce que tu es où la plupart abdiquent et choisissent de se définir par ce qu’ils font, par ce qu’ils ont, par ce qu’ils savent.
Je vais m’arrêter ici, en te remerciant et en attendant que ton âme me prodigue des réponses.
PS : En ce début d’année, j’écris sous forme de lettres , n’hésitez pas à me faire part de vos ressentis. vous trouverez ici ma première lettre: “Lettre à l’amie introtexto-vertie.” .
Écrit par Aliane UMUTONIWASE