Mon ami; 
Souviens-toi que nous sommes une génération photos-souvenirs. 
Souviens-toi que ces photos tant chéries témoignent une vie parfois pas vécue. 
Souviens-toi que les gens qui garent des plus en plus des voitures dans leurs garages sont ceux qui galèrent de plus en plus à faire entendre leur douleur. Parfois les avoirs condamnent au paraître! 
Mon ami; 
Nous sommes une génération photos-souvenirs. 
Souviens-toi que les réseaux ont parfois raison de nous et que tout ne sont que mis en scène dans ce théâtre absurde qu’est la vie ! 
Mon ami; 
Souviens-toi que les gens aux meilleurs profils profitent de la lumière et non de l’épanouissement. Ce n’est pas tant le physique qui nous barre le chemin du bonheur mais bien la perception du monde qui nous condamnent à l’insatisfaction éternelle. 
Mon ami; 
Nous sommes une génération photos-souvenirs, avant de vivre le présent, nous nous assurons que le cliché est dans la boîte. Et au moment d’apprécier la vie, il est déjà trop tard ! Nos téléphones renferment plus de vies que notre propre vie. Ce qui est triste, c'est de nous voir dans chaque moment qui semble heureux, mais que nous n'avons pas vécu comme tels. 
Mon ami;
Nous sommes une génération photos-souvenirs , des souvenirs que nous archivons parfois, parce que la vie en a fait un cauchemar. Les amants d’autrefois se détestent du regard, les BFF d’autrefois se maudissent en silence et les parents des jours heureux ne sont plus. 
Mon ami; 
Souviens-toi que nous sommes une génération de réseaux sociaux, le social étant virtuel, nous sommes une génération qui se veut sociale, mais qui se comporte comme des sociopathes !
Mon ami; 
Nous sommes une génération triste à mourir, une génération qui meurt sans prévenir. Une génération où les gens préviennent quand ils ne sont plus ! 
Mon ami, nous sommes une génération suicidaire ! Les gens meurent d’être nés sans aucune chance d’être et de devenir ! 
Ils meurent seuls, ils meurent avec les réseaux tissés dans les nuages, ils meurent dans l’entourage peuplé de fausses présences. Ils meurent de l’absence !

Écrit par Aliane UMUTONIWASE