Je rêve parfois d’écrire sur mes voyages, mes premières fois, les routes qui m’ont rendue heureuses, celles qui m’ont secoué et d’autres qui m’ont convaincue de ne plus jamais les emprunter ! Un voyage est toujours une histoire de rencontre, l’arrivée à destination n’est pas ce qu’il y a de plus captivant pour moi. Le rêve et l’imagination des lieux sont mes moments préférées du voyage !
L’arrivée met fin au rêve, elle donne tort à l’imaginaire, parfois la déception est immense d’autres fois le réel dépasse le rêve. Dans les deux cas, on cesse de rêver, on cesse d’imaginer et on essaye de profiter le moment présent ! Quand on y arrive le bonheur est là, quand on n’y arrive pas, il faut prendre la photo tout en espérant que l’on reviendra lui demande ce bonheur des moments qu’elle a pris soin de renfermer.
Quand je ne me sens pas bien, quand la joie déserte mon cœur, j’aime convoquer les photos à la barre et leur demander des comptes ! Face aux souvenirs je ris, je me rappelle de la vie et la plupart du temps je retrouve la vie !
Comme quoi, les moments heureux, restent heureux aussi longtemps que l’on se rappelle d’eux !
C’était le mois le 21 février 2021 quand j’ai vu la neige pour la première fois. Dans mon imaginaire, je l’associai au froid, j’avais tort ! Ce jour-là, le ciel était bleu, le soleil était au rendez-vous qu’il nous a même invités à gentiment ôter nos mentons. Ses seuls rayons suffisaient pour nous réchauffer le corps ! Dans le magnifique village de Saint Dalmas, le Selvage a environ 1 h de Nice, je m’apprêtais à me livrer à l’inattendu.



Pour ma première fois, les conditions météorologiques étaient réunies pour me souhaiter le bienvenu et pour une fois, je n’avais pas peur de l’expérience. J’allais faire une énième randonnée en montagne, mais cette fois-ci sous la neige, un détail qui ne me faisait pas peur, car j’étais excellemment équipé pour explorer ces paysages à couper le souffle ! Des raquettes de neige ainsi que les bâtons en guise d’appui.
Nous devrions commencer à 9 h 30, je n’étais pas seule, Amandine était là aussi ainsi que les autres inscrits à la randonnée raclettes (car oui il y’avait de la raclette et un merveilleux gâteau fait maison), rien que d’y songer mes papilles se redressaient et le robinet salivaire faisait son travail ! Que ce que j’ai avalé ma salive !
Ce matin-là, le guide nous a débriefait rapidement, nous devions marcher sans nous hâter et en faisant attention aux derniers randonneurs du groupe ! J’ai apprécié le principe, car je me disais que je serais parmi les malheureuses lenteurs. Ce qui ne fut pas le cas et je m’en vante aujourd’hui !
La randonnée fut agréable, les équipements furent tout autant agréables qu’utiles. Presque pas de risque de glisser, j’ai pris le temps de prendre des photos, d’écrire mon nom dans la neige et de demander à ce que l’on me prenne en photo.
Maligne que je suis, je marchais vite ensuite, je faisais les photos en attendant les derniers arrivants. Je me suis étonnée du soleil, je me suis étonnée des coureurs sous la neige, je me suis étonnée des skieurs et skieuses. J’ai tout aimé ! Les petites cabanes, les chiens, les gens et surtout l’heure du repas !



À midi, notre guide nous a distribués à chacun son appareil à raclette, chacun a allumé le feu, nous avons fondu nos fromages, que ce qu’ils étaient bons ! Le spectacle buccal, la fontaine salivaire, les yeux désireux, aguicheurs de ce saint repas bref c’était la joie et une joyeuse fête intestinale ! Sa majesté le soleil continuait de bénir la journée et moi je continuais dans ma lancée : « m’étonner de tout », le tout étant composé du charme des forêts ensoleillées, de la beauté de montagnes enneigées, des gens heureux d’être fatigués, et de moi émue d’être avec eux !
Quand le cœur et le corps y sont. La vie dicte la cour de choses avec une facilité enjouée.
Nous avons fini la raclette, j’ai pris mon gâteau, je l’ai contemplé des yeux, je l’ai envoyé dans mon usine, les dents ont fait le nécessaire, même destin que la raclette ! Tout le système digestif s’est mis au travail à la dernière bouchée, mon corps a dit s’il te plaît et j’ai su que c’était un stop ! Un rassasiement, au bon moment.
Nous avons entamé la belle descente, parfois en feintant de skier, ce fut un jour extraordinaire, une première fois sous la neige ! Mes premiers souvenirs dans ce village oxygéné furent meublés de reconnaissance, en espace de 3 h j’appartenais dans un endroit hors du temps ! aujourd’hui, je sais qu’en ce lieu, j’ai aimé la vie, car je me suis aimé tel que je me saisissais. Digne de la vie, complice de la nature et légère de tout.



Ce n’est pas dans les évidences que l’on pense à Dieu, mais dans l’inexplicable !
Il y’a ces détails inexpliqués, car insaisissables ! Dans ce cas, la croyance est notre allié, je voyais Dieu dans tout, l’homme n’était qu’une créature vouée à accepter sa petitesse, il a beau fabriquer les machines, il ne sera jamais à la hauteur des exploits de la nature.
Moi, ce blanc de neige, cette innocence, ce sourire, cette insouciance, cette suffisance dans l’existence. Cette aventure humaine qui ne devait pas m’appartenir si je n’avais pas fait une rencontre ! Cette rencontre qui n’aurait pas eu lieu si je n’avais pas ouvert mon cœur ! Ce cœur qui n’aurait pas pu s’ouvrir si l’autre cœur n’avait pas fait le même geste. S’ouvrir l’un de l’autre ! Ce fut la plus belle et la plus grande aventure.
Ma vie est faite des rencontres, plus j’en fais mieux je me porte, mieux je m’emporte, mieux je me supporte, mieux je me brise, mieux je me perde, mieux je me retrouve, mieux je meurs, mieux je vis !
La rencontre qui m’a amené dans ces contrées est de celles qui élèvent, qui donnent vie et envie de l’entretenir !
Le souvenir du bonheur est toujours le bonheur. Dans ce blanc, j’ai été heureuse, dans cette chaleur hivernale, j’ai goûté à la douceur montagnarde, dans cette région, j’ai renouvelé mes vœux avec la vie.
Ce qui est bien quand on est heureux, c’est que l’on ne demande rien si ce n’est le rester le plus longtemps possible !
Mon vœu fut exaucé, je regarde ces photos souvenirs et je me transporte ! C’est drôle la vie, c’est drôle le bonheur : juste un bon moment à passer !
Que ce que je disais déjà ? Qu’il est bon de convoquer les bonheurs d’hier !
Qu’il est merveilleux de sourire, de rire, de remercier et de faire des rencontres pour le meilleur ou pour le pire, car même dans le pire la phase de séduction vaut toujours la peine de se risquer et d’envoyer balader les barrières de la sécurité !
Que ce que j’écrivais déjà ? Eh bien qu’il faut suivre son cœur jusqu’à son erreur et qu’il faut poursuivre avec la raison jusqu’à la réparation !
Mon récit reste incomplet, le but de ce voyage n’étant pas de tout apprendre, je me suis laissé surprendre ! Je n’ai pas retenu les noms des montagnes escaladées ! J’ai préféré arpenter mes montagnes intérieures, j’ai adoré prendre part au voyage sans prétention de devenir géographe en 3 h !
Chaque voyage est une rencontre : le mien n’a pas été une exception. J’ai vu la neige, je me suis rencontrée, à l’affection amicale que j’avais pour Amandine s’est ajouté une affection fraternelle, c’est une amie et une sœur !



Écrit par Aliane UMUTONIWASE
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