Je retrouve mon carnet d’écriture et je lis quelques mots que j’avais formulés il y a deux ans de ça, j’ignore dans quelles circonstances, mais voilà, j’avais noté ceci :
« Les gènes inventent un départ, la jeunesse s’adonne à quelques écarts, l’adulte tente de rattraper quelques retards. »
Ça aurait pu être un début d’une longue réflexion, mais je me suis contenté de noter ces lignes :
Les gènes inventent un départ et confient à l’enfant des rêves. L’enfant les garde au plus profond de lui-même, puis les nourrit autant que faire se puisse. Il les arrose par son imagination et les exécute à la hauteur de l’espace qu’il est autorisé à occuper. Parfois, ses rêves sont étouffés, mal interprétés, mal vus, mal compris ou tout simplement ignorés.Nombreux ex-enfants sont des survivants de leurs rêves. Tant, ils les ont sacrifiés pour arriver où ils en sont aujourd’hui. S’il y a bien une chose tout aussi grande que le rêve, ou même plus grande, c’est de se faire une place.
« La jeunesse s’adonne à quelques écarts » j’ai réfléchi longuement sur ma phrase en me replongeant dans ma jeunesse à l’âge où je prouvais formuler une pensée complète, à l’âge où je pouvais me forger une conviction et ainsi prendre position sur certains sujets. Cet âge-là correspond à mes premiers entêtements et incompréhensions du monde autour de moi. Je voulais exprimer ce qui me pesait, mais je n’avais pas les mots justes. J’avais une colère sourde qui se traduisait en un lourd silence. J’étais impuissante quand arrivait le moment de faire face au monde des adultes et quand je trouvais les mots, ils n’étaient jamais ce qu’il fallait dire. La jeunesse manque cruellement d’expression, la mienne en a manqué en tout cas. Si j’ai aimé tellement quelques artistes, c’était parce qu’ils exprimaient si bien, ce que j’expliquais si mal. Ils comprenaient ce qui me pesait, dans leur art se trouvait ce qui m’apaisait.
« L’adulte tente de rattraper quelques retards » qui mieux qu’un ex-enfant qui n’a pas tout fait, car on l’a étouffé des interdictions ou encore un adolescent trahi par son courage; pour tenter de limiter les dégâts. En effet, l’innocence tombée, l’insouciance disparut, il ne reste qu’un adulte conscient de ses limites. À défaut de s’épanouir, il essaie de survivre.À défaut d’être, il essaie de paraître. Bien des adultes maitrisent leur apparence tant physique que relationnelle. Certains arrivent même à oublier qu’ils sont.
Il faut du courage pour réaliser que l’on survit et qu’il y a peut-être une solution. Il faut beaucoup de courage pour recommencer. Vivre sa vie est une quête qui n’est pas donnée à tout le monde. Imposer son monde est plus difficile que se laisser séduire par un monde déjà existant qui récompense bien trop vite quoique trop peu.
J’ai attrapé mon carnet d’écriture, j’ai retrouvé ces quelques lignes, que j’avais écrite. Cela m’a amusé. Mes pensées n’ont pas beaucoup vagabondé à ce sujet. Je crois pouvoir dire que cette vieille réflexion n’a pas encore trouvé de concurrence.
Écrit par Aliane UMUTONIWASE
merci infiniment pour ton conseil mon profes aliane 🫂
Merci à toi , de me lire et de me soutenir.
Bien à toi,
Aliane
Que Dieu te bénisse! Merci pour tes écrits 🙏🏾
Merci Chère Luz
Toujours la meilleure!!
Merci à toi Aliane!!!
You’re welcome Shami . C’est toujours un plaisir de voir un tel message 👏