La Vieille-Loye est à 11 km de Dole centre-ville. Il s’agit d’un charmant village, très verdoyant et très tranquille. Je me rappelle y avoir été libre, insouciante, légère et très heureuse. Libre d’aimer la nature, libre de contempler les étoiles. Je garde un tableau magnifique dans ma tête que je considèrerai longtemps. 
Dans ce village si minuscule, j’ai trouvé de l’espace. Dans cet endroit où le silence des hommes cède la place au beuglement des vaches, au hennissement des chevaux et au chant des oiseaux, j’ai adoré cette symphonie. Je pouvais respirer l’air différent de celui de la ville, je pouvais convoquer mes plus précieux souvenirs au pays des mille collines. 

Les odeurs d’ici m’ont rappelé celles de là-bas. Le potager m’a ramené au bon vieux temps, alors que grand-mère paternelle était encore vivante parmi nous. Elle aimait me regarder fasciner par nos terres mais presque inconnues pour moi. Elle aimait satisfaire tous mes désirs. Elle savait que j’aimais de la canne à sucre, que j’aimais les maïs, que j’adorai les maniocs et que je préférais du jus de banane à la bière de sorgho. J’obtenais tout et j’étais très heureuse.

De cette escapade hors de la ville, je n’imaginais pas la retrouver ce soir-là, dans un potager lointain de celui qui fut sien. En des lieux où son imagination n’aurait jamais songé à voyager. Ce village m’a fait penser à elle. C’est beau de réaliser que les êtres chers ne nous quittent jamais.
Ils disent que la maison c’est le cimetière des vivants. Lors de mon séjour à La Vieille-Loye, j’ai passé le plus clair de mon temps dehors, j’ai aimé et je me suis imprégnée de chaque détail avant de regagner l’intérieur. Les odeurs de la terre, les sons de la nature, la simplicité des gens, voilà ce qui m’a fait voyager à cette époque. En ce temps qui a déjà filé, ce temps déjà enfui dans ma mémoire.

Dans ce village, je n’ai pas seulement fait un bond dans le passé, le présent avait tant de charmes indicibles. J’ai contemplé l’évanouissement du soleil. Il brillait de toute sa force, puis le bleu et le blanc du ciel semblaient vouloir accommoder un petit-gris. Le soleil s’enfonçait peu à peu derrière les arbres. Avant de tirer sa révérence, il forma un cercle, jaune carotte qui à son tour s’écrasait pour s’étendre et ainsi former une fine ligne jaune orangé à la hauteur des arbres en face de la maison. C’était merveilleux, les nuages n’étaient ni blancs ni gris, le ciel n’avait pas tout à fait la sévérité de la nuit. Le spectacle était saisissant. Avant de s’enfoncer dans l’obscurité de la nuit, avant de substituer le soleil à des bougies et des lumières artificielles. Le ciel nous offrit le plus beau des couchers, le coucher du soleil.

Je me souviendrai toujours de ces moments passés avec les êtres chers. Nous avons ri, nous avons mangé, nous nous sommes raconté des histoires. L’amour était présent non seulement entre nous, mais en chacun de nous. Trois merveilleux jours sans ombre de malheur, trois jours aux mille souvenirs. je prend plaisir à les rapporter pour que les souvenirs me reviennent lorsque le cœur aura tout oublié ! Merci La Vieille-Loye, j’aime en toi le paysage, j’aime encore plus les vieilogiens ! On rêve étonnamment bien Ici.

Écrit par Aliane UMUTONIWASE