Amour en voyage 

Tu es tombé puis j’ai été la deuxième à succomber. Nous sommes tombés amoureux. 
Ne souhaitant pas nous relever de ce merveilleux fléau. Nous sommes restés amoureux, choisissant de confier nos deux destins au cœur plutôt qu’à la raison !
Nous avons joui consciemment de cette vision trouble qu’exige l’état amoureux. Là où tout le monde voyait rouge, nous voyions vert. Là où d’autres se posaient des questions, nous nous faisions des promesses ! 

Puis un jour, tu t’es tenu debout, tu as retrouvé ta vision première et tu m’as reproché d’être tombé, mon amour a commencé à te peser plutôt qu’à t’apaiser. Ta raison avait pris le dessus sur le cœur ! L’exceptionnel était devenu banal !
Tu souffrais de ma mémoire tenace, je souffrais de ton oubli volontaire. Je voulais tant que tu retombes, tu priais pour que je te rejoigne débout pour nous fabriquer un début different séparément. 

L’amour tombeur n’était plus, il était en voyage. Tomber amoureux n’avait plus le goût du jour, tu voulais d’autres paysages, d’autres rivages, je ne voulais voir que ton visage, faire avec toi le voyage sans rival.
L’amour était en voyage pour une durée indéterminée, cela fut dur d’endurer son absence. J’ai pris connaissance de ton indifférence bien trop tôt. Ça nous allait bien nos différences même dans nos différends, je pouvais rêver dans tes bras. 

Aujourd’hui, là où tu pries pour que je te laisse partir, je prie pour que reste. Je veux que tu te souviennes et même quand tu te livres à cet exercice, tu te souviens de la pluie et de la tempête là où Je ne retiens que du temps de chansons et de trompettes ! Nous ne nous rappelons que de ce qu’il nous est impossible d’oublier. Je me rappelle de la flamme embrasée, tu te rappelles des raisons de l’avoir voulu éteinte.

L’amour était en voyage, le nôtre s’était fracassé sur un rivage l’instant d’un virage. J’ai été majestueusement blessé. Tu fais de ton mieux pour que je guérisse ! Il est difficile de guérir d’amour. J’aurais voulu que l’on tombe pour ne plus nous relever de notre destin commun ! Hélas, tu es debout, je prie pour l’être également. Ceci est ma dernière requête pour restaurer ce qui me reste de tristement digne. 

Le voyage aura été beau tant qu’il a duré. Merci pour les soleils, merci pour les jours. Au diable cette nuit qui t’a définitivement emporté, au diable cette pluie qui t’a contraint de te chercher un abri ailleurs qu’ici !

Écrit par Aliane UMUTONIWASE

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