Maman,
Toutes les fois où je suis moi, je viens de toi. 
Désormais, je joue dehors,
Toutes les fois où je suis un personnage.
Je viens du monde.

Maman,
Je viens de l’enfance,
Toutes les fois où je ris fort, 
Je viens de toi.
Désormais, je vis dehors, 
Toutes les fois où je ris jaune,
Je viens du monde.

Maman, 
Je viens de la maison,
Toutes les fois où je me sers sans souci,
Je viens de toi.
Désormais, je vis ailleurs, 
Toutes les fois où je serre les dents en souriant,
Je viens du monde.

Maman, 

Je viens de toi, 
Toutes les fois où je prends plaisir à penser.
Désormais, je dépense 
Toutes les fois où je le fais pour échapper à la pensée,
Je viens du monde !

Maman, 
Je viens de la vie,
Toutes les fois où je me dévoile, 
Je viens de toi.
Désormais, je suis adulte, 
Toutes les fois où je correspond aux besoins d’un CV
Je viens du monde.

Maman,
De ton ventre maternel,
J’étais une personne.
Du monde matériel, 
Je suis un personnage.
En attendant d’être une personne âgée 
Pour cesser la comédie, je joue comme 
On me dit.
Parfois, je suis heureuse de mon personnage !

Maman, 
De ton enfant, 
Il ne reste pas grand-chose à retenir, 
Le corps a changé. 
Le cœur s’est brisé à maintes reprises,
Je suis devenu la femme du monde. 

Maman, 
De ton enfant, 
Le souvenir demeure, 
Et enfin de compte, 
Il nous restera toujours ça. 

Maman, 
Je viens de toi,
Toutes les fois où tu es mon seul recours, 
Mon dernier secours !
Maintenant que je connais le monde, 
Je sais que quand il me secoue, 
Il me pousse vers toi.
comme quand tu m’as pousses
vers lui!

Maman,
Dans la douleur je viens te retrouver,
c’est dans cette même douleur,
que tu m’as offert au monde!
on ne nait qu’une fois me disaient-ils!
On renait plusieurs fois pense-je.

Écrit par Aliane UMUTONIWASE