voyage: naissance d’une voyageuse dans les Hautes-Pyrénées

Dans les Hautes-Pyrénées, j’ai expérimenté plusieurs sentiments, l’excitation mêlée à la peur de l’inconnu, l’admiration face à la nature et les montagnes qui se suivent sans se gêner, l’herbe fraiche qui laisse l’animal le tondre, une harmonie sans pareille ! La preuve que la vie s’invente et s’invite partout, en dessous comme au-dessus d’une pierre.

Les hautes Pyrénées
La vie germe même dans l’inattendue.

Face à ce mélange de sentiments, je me suis reconnu d’un courage et d’une envie farouche de surpasser mes peurs. Je savais que si je voulais de belles photos, je devais grimper les montagnes une à une. À ce moment-là je ne pensais pas au bien être que peut procurer la marche encore moins à la félicitée que seuls les endroits sauvages peuvent prodiguer !
Dès notre arrivée à la station où nous devions garer notre voiture et ainsi commencer la montée. J’ai été impressionnée par l’altitude des montagnes, je ne voyais pas comment je pouvais y arriver, mon intention première de prendre les photos (bien que j’en ai pris quelques-unes) s’enfuirent pour faire place aux questions et préoccupations plus pressantes comme: et si jamais je n’arrive pas à monter si haut ? et si les vertiges me prenaient ? suis-je capable ? Et si je tombais malade alors qu’il n’y a pas de réseau ? Avec des Si l’on peut faire et défaire le monde. Derrière chaque si se cachait une peur immense et derrière chaque peur se cachait un désir de bien faire, un immense souhait de réussir dans l’immédiateté de l’instant.

C’est ainsi que j’ai commencé ma deuxième randonnée, le début fut facile est très agréable, plus on avançait, plus je remarquai la beauté du lieu, mes yeux commencèrent à enfin s’ouvrir et mon âme me réclamait un regard différent. Je ne pensais pas beaucoup à ce qui pourrait arriver dans une autre vie que celle que j’étais en train de vivre. D’où vient cet eau magnifique? À qui appartient ce bétail, etc. ? toutes ces questions n’avaient pas pour dessein de me troubler seulement de me rappeler que comme disait Pablo Costa “la part du monde que l’on regarde est toujours moindre que celle que l’on ne regarde pas.” il en va de même de notre compréhension du monde.

Quand je repense à cette expérience, je réalise combien presque toutes ces questions concernaient l’ici et maintenant. J’avais abandonné le costume des préoccupations de l’avenir, le passé me semblait lointain c’est-à-dire ce qu’il est vraiment. Seul le présent comptait, je voulais marcher et bien marcher. Je voulais réussir ma marche. De temps en temps, je regardais en arrière et je réalisais le chemin parcouru, mon cœur ressentait un bonheur ineffable ! Est-ce moi qui ai fait tout ça ? Cela me motivait de continuer et de ne rien ressentir si ce n’est la gratitude. 
Aujourd’hui, j’essaie de faire de même dans la vie que m’offre la réalité, parfois j’arrive à me réjouir de mon chemin, d’autrefois je me focalise à mes rendez-vous manqués et je perds le courage de poursuivre. Peu importe l’expérience, je me réjouis d’avoir eu la chance d’apprendre à escalader mes montagnes. 

Comme l’eau qui jaillit continuellement, je suis le résultat de plusieurs naissances, dans les Hautes-Pyrénées, j’ai aimé la vie telle qu’elle m’est apparue.
Audible, mais sans paroles, exaltée, mais paisible !
Puissante, mais sans pouvoir apparent, palpable !
Les mots peinent parfois à capturer le réel, certaines expériences sont faites pour être vécues.
Je suis reconnaissante d’avoir grimpé et descendre ces montagnes, ce qui m’a par la suite aidée à escalader mes montagnes invisibles, celles du cœur, celles dont l’épuisement ne se sent pas, mais se ressent.

Dans les montagnes pyrénéennes, il n’y avait pas de réseau, dans mes montagnes de tous les jours, j’en manque aussi. J’ai appris qu’il faut toujours monter, parfois se reposer et contempler seulement, la descente n’est souvent pas loin, d’autrefois elle n’arrive pas alors il ne me reste qu’à admirer le chemin parcouru. Ma motivation pour ce genre de voyage est de me familiariser à la montée, apprécier l’épuisement qui en vérité se ressent avec une forme d’épanouissement. La photo est devenue secondaire, elle me permet juste de figer ces instants pour l’éternité, elle me permet de ne jamais oublier les sommets que j’ai pu attendre.

Ces deux premiers articles consistent à vous inviter dans mon univers et à partager ce que m’ont enseigné mes voyages, je reviendrai pour vous parler des hautes Pyrénées autrement. Avec les détails pour ceux qui veulent et peuvent s’y rendre.

Ecrit par Aliane UMUTONIWASE

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