Mon enfant, Rêve à n’en plus finir Lève-toi tant que la vie le permettra Révèle-toi au monde Ainsi, tu n’auras rien à perdre Si ce n’est la vie, Au moment de la perdre ! A-t-il conclu !

Parlons de ce que nous laisse ce voyage. Un souvenir, une pensée, une image, des mots qui résistent à l'oubli! Parlons de cette vie là, qui se vit et qui sévit! une vie qui passe encore et encore et puis qui s'arrête pour toujours!
Mon enfant, Rêve à n’en plus finir Lève-toi tant que la vie le permettra Révèle-toi au monde Ainsi, tu n’auras rien à perdre Si ce n’est la vie, Au moment de la perdre ! A-t-il conclu !
La vie d’adulte est essentiellement une vie de lutte pour exister, une vie de renoncement pour appartenir, une vie de survie pour tenir dans les rangs, une vie où l’on ne se demande pas assez si l’on vit. Une vie des souvenirs pour rester dans la vie. Une vie de peur pour cette autre vie à venir. Il y’a quelque chose de dramatique dans la vie d’adulte. Quelque chose comme une joie triste, un bonheur amer, une promesse trahie.
Ce n’est pas toujours facile de m’arracher de ma honte, Ce n’est pas toujours facile de la repousser , Elle me pousse à bout ; Elle me met chaos debout ; Elle me connaît du bout des doigts ! Ma honte se pointe quand j’ose me révéler. Elle arrive quand je décide de me réveiller; Elle insiste quand je rêve enfin; Ce n’est pas toujours facile de m’arracher de ma honte , Ce n’est pas toujours facile de l’assumer ! Elle m’assomme des idées noires , Elle noircit mes pensées courageuses, Elle m’encourage de taire ce qui me met à terre ! Elle enterre ce que j’ai de vaillant.
La jeunesse manque cruellement d’expression, la mienne en a manqué en tout cas. Si j’ai aimé tellement quelques artistes, c’était parce qu’ils exprimaient si bien, ce que j’expliquais si mal. Ils comprenaient ce qui me pesait, dans leur art se trouvait ce qui m’apaisait. Il faut du courage pour réaliser que l’on survit et qu’il y a peut-être une solution. Il faut beaucoup de courage pour recommencer. Vivre sa vie est une quête qui n’est pas donnée à tout le monde. Imposer son monde est plus difficile que se laisser séduire par un monde déjà existant qui récompense bien trop vite quoique trop peu.
Ne te méprends pas, la douleur est là, elle est ici. Je la sens, la ressens souvent, très souvent ! Ne te désole pas, la douceur est là, elle est ici. Je la vois, je la vis, souvent, très souvent ! Ne t’inquiète pas le jour se lève, dès l’aube au crépuscule la lumière s’offre à grande et faible intensité. Pourtant, la nuit est là aussi, elle se rapproche comme une promesse puis elle est là tout simplement. La vie est là, elle est ici. Je suis vivante, ô oui, je le suis depuis longtemps. Et pourtant, la mort est là également, elle est ici. Je suis mourante, je le suis parce que j’avance vers cette vérité macabre, dès ma naissance je suis aussi vivante que mourante !
Plus je grandis, plus la prière récitée peine à s’imposer de façon naturelle, comme avant ! Sans doute parce que je mêle la croyance à la raison, sans doute parce que les doutes que je n’avais pas quand je n’étais qu’une enfant se révèlent aujourd’hui comme une évidence. De nombreuses raisons m’empêchent de passer sans penser à la raison pour laquelle je prie. Je me souviens des années où je croyais que si je ne faisais pas le bien que l’église nous intimait à faire, j’irais tout droit en enfer. J’avais peur, mais j’ignorais si c’était la peur du mal ou la peur que Dieu me punisse et me fasse du mal !
Notre nature change, notre changement dérange, l’amour d’hier peut ne pas survivre demain, cela ne l’enlève pas son caractère sincère. On ne peut pas reprocher aux gens de n’aimer que ce qu’ils croyaient pouvoir tenir éternellement dans un même état. Trouver du charme dans changement n'est pas si charmant pour tous! L’amour c’est le temps, l’amour c’est la durée. L’amour c’est le partage. C’est la présence ! De mon retrait, à l’hiver de l’épreuve, dans le blanc total. Vous avez continué à dessiner mon visage pour que jamais je n’oublie que je continue d’exister malgré le néant qui me faisait ces avances ! N’est-ce pas beau l’amour ? L’amour est grand, ainsi ceux et celles qui s’ouvrent à cette grande aventure sont grands !
Qui peut dire si nous nous aimions vraiment ? Nous n’avons jamais songé à mettre à l’épreuve nos sentiments ! Nous avons planté des rosiers, mais nous ne savions pas si elles allaient être couvertes des épines ! Nous étions insouciants, sans avenir ni inquiétude d’une vie à venir ! Nous étions juste là, présents. Que ce qui change entre hier, aujourd’hui et demain ? RIEN. Que ce qui change entre la semaine d’avant cette semaine et la semaine prochaine ? PEU DE CHOSES. Que ce qui change entre le mois dernier, ce mois-ci et le mois d’après ? LES SAISONS. Que ce qui change entre l’année dernière, cette année et l’année prochaine. Beaucoup des choses : UNE PANDÉMIE, LA GUERRE ET LE SÉISME par exemple. Que ce qui change entre l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte ? LA VIE. Nous étions jeunes, nous ignorions ce que c’était la vie d’adulte ! L’adulte rationalise, il doute puis se protège avant même le danger ! Le propre de l’adulte est de prévoir ! Nous avons cessé de nous fier à nous-mêmes quand nous avons commencé à craindre ce qui pourrait survenir ! Nous avons trahi l’enfant, nous avons déçu l’adolescent et nous avons créé l’adulte fier, mais malheureux !
La vie est partout, elle est dans tout même dans l’inertie. Je l’ai observé dans une pierre, je l’ai observé dans un café. Tout le temps que je me suis sentie vivante, la vie s’est rendue visible et présente dans chaque objet ! Un drapeau qui s’agite, un gratte-ciel qui tutoie les étoiles, une photographie qui convoque les histoires d’antan, un livre qui se laisse pénétrer ou bien un tableau qui se laisse interpréter. Tous ces non-vivants qui m’ont pourtant donné la vie ! Toutes ces choses qui n’ont jamais exigé une patrie, toutes ces choses qui m’ont émue sans chercher à m’émouvoir. Combien de fois me suis-je sentie chez moi, dans la maison d’un étranger ? Combien de fois me suis-je sentie heureuse sans la présence d’un ami ? Combien de fois me suis-je senti compris dans un pays qui n’est pas mien ? Combien de fois la vie m’a-t-elle surpris dans l’inaccessible, dans l’inattendu, dans la rencontre ? Pour toutes ces fois, j’ai formulé ce vœu